Un peu d'histoire

Les maux et la météo du temps jadis


   - 451 : Invasion des Huns menée par Attila qui sera battu aux Champs Catalauniques. Il décèdera en 453

   - 731 ; invasion des Sarrasins qui s’avancent dans nos terres pour détruire la sainte église de Dieu. L’abbaye de St Seine, située dans le comté du Mémontois, est détruite. Les saints moines Altigianus et Hilarius sont mis à mort par le glaive (égorgés).

   - 888 : les Normands envahissent l’Auxois. Le duc Richard dit le justicier décédé en 921, les poursuit et les bat en décembre 898 à Argenteuil proche d’Ancy le Franc. Il est accompagné entre autres par Manassès seigneur de Grignon, comte de Vergy, Valon comte d’Aussois. (à cette époque la Brenne et l’Oze étaient navigables). Les reliques de Ste Reine sont transportées à l’abbaye St Pierre de Flavigny par mesures de sécurité, celles de St Jean de Réôme de Moutiers St Jean à l’église St Maurice du château de Semur.

   - 937 : invasion des Hongrois.

   - 1126 : La famine a été terrible. La température de l’air devint si inclémente qu’on ne trouva ni temps convenable pour les semailles, ni moment favorable pour moissonner, en particulier à cause des inondations. On en vint à manger de la chair humaine ……..

   - 1347 : La peste noire venue d’0rient frappe indistinctement les hommes et les animaux.
Un poète contemporain a caractérisé l’année de la grande mort, en 2 vers :

En mil trois cent quarante neuf,
De cent ne demeurèrent que neuf.

Il ne restait pas assez d’habitants pour la culture des terres.

   - 1356 : Le jour de St Luc évangéliste et le lendemain (18 et 19 octobre) la population anémiée par la maladie et les privations trembla d’effroi. La terre sembla se dérober sous ses pieds, des phénomènes météorologiques, il fit nuit en plein jour, des orages épouvantables, lui montrèrent le ciel embrasé, les éléments déchaînés. L’Aussois et le Châtillonnais souffrirent de ce tremblement de terre. Nous ne connaissons pas les dégâts que produisit ce phénomène dans les campagnes, mais les receveurs généraux ont enregistré dans leur comptabilité les dépenses occasionnées par ce qu’ils appellent :

« Tremble ou crolement de terre »

   De singulières variations atmosphériques se produisirent avant et surtout après ce tremblement de terre. Les populations eurent à subir des orages comme on n’en avait pas vu de mémoire d’hommes.

   En juin 1359, des « anglais » à la solde du roi de Navarre s’emparent de la forteresse de Brion sur Ource au nord du Duché de Bourgogne. Des chevaliers bourguignons réunis à cette occasion à Châtillon tentèrent en vain de les déloger. Le jeune Philippe de Rouvres, dernier descendant des ducs capétiens et surtout le maréchal de Bourgogne Girard de Thury firent alors réunir un nouveau ban le 20 juillet et firent mettre en batterie les engins de guerre du château de Montbard pour mener à bien le siège. Finalement le 23 juillet Girard de Thury acheta le départ des anglais par le traité de la Chassaigne (Peincédé) mais,

   - Août 1359, les Anglais envahissent l’Aussois. L’écuyer Jean Arleston et sa troupe s’établissent à FLAVIGNY et dévastent toute la région en rançonnant et détruisant châteaux (Seigny, Grésigny, Les Laumes …) et abbayes jusqu'à Saulieu qu’ils pillèrent et brûlèrent presque entièrement pour la punir d’avoir résisté à leurs armes.

   Le roi d’Angleterre Edouard III passa l’hiver à Guillon.

   - 10 mars 1360 : Traité de Guillon par lequel les anglais s’engageaient à quitter le territoire contre la somme de 200.000 « moutons d’Or ». Quelques mois plus tard, le traité de Brétigny vint rétablir la paix entre la France et l’Angleterre. Sa principale conséquence fut de démobiliser d’importantes masses de mercenaires.

   - Guy de Pontailler, Maréchal de Bourgogne, rassembla à SEMUR la noblesse pour faire le siège de Villaines les Prévôtes dont Arnaud de Cervolles, « l’archiprêtre » (surnommé ainsi parce qu’il possédait un fief ecclésiastique) s’était emparé le 24 Février 1365 et d’où il rançonnait l’Aussois.

   - 1370 : Les Etats sont contraints d’accorder la gabelle au Duc de Bourgogne pour subvenir aux frais de guerre : l’impôt de sel. Les députés des communes voient dans cet impôt une rude charge pour le pauvre peuple. Le Grenier à Sel de Semur est établi.

   - 1399 : Les tempêtes du printemps et de l’été furent si affreuses que l’on cru tout perdu. Les comptes disent : « Les habitants cest an ont esté tellement tempêstés qu’il ne leur est demoré nuls biens et ne furent pas recensés, pour ce qu ‘ils sont morts et leurs feux éteints ».

   - 1411 : Rendez-vous général à Semur des gens d’armes du Duc pour s’opposer aux entreprises de Jean de Chalon, Comte de Tonnerre, qui s’était rangé du côté des Armagnacs et faisait des dégâts dans l’Aussois.

   - 1413 : Grandes grêles toutes les cultures sont ravagées

   - 1438 : La seconde famine est encore plus désastreuse, il y eut par tout l’Aussois grande famine et grande faute de vin. Les pauvres gens mouraient dans les rues et les champs.

   - 1439 : Grande mortalité encore. Les habitants mangèrent du pain de glands et de terre

   - 1440 : La famine continue, sur la fin de janvier, les Ecorcheurs reparurent sous le nom de Tard -Venus et dévorèrent le peu de provisions qui restaient et se retirèrent en chassant devant eux les troupeaux et le bétail qui servaient à la culture des champs. Ils se dirigeaient sur Saulieu mais furent exterminés à Chantaut près de Saulieu par le maréchal de Fribourg en 1444.

   - 1589- 1595 : La ligue = La guerre civile ne commence vraiment qu’avec l’annonce de l’assassinat du duc de Guise. Guillaume de Tavannes entreprend de reconquérir la Bourgogne pour le compte de Henri III tout d’abord puis pour celui de Henri IV. Les luttes furent longues et confuses. De nombreux châteaux furent incendiés.

   - 1609 : Grêle

   - 1624 : Les pluies torrentielles ne permettent pas de rentrer les récoltes, elles empêchent même les blés de mûrir. De là vinrent des maladies contagieuses que l’on fut impuissant à guérir.

   - 1630 : La peste réapparaît

   - 1657 : Grosses pluies les terres sont ravagées.

   - 1677 : Inondations – gelée des vignes

   - 1678 : Sécheresse. Une procession est organisée depuis Montbard à Notre Dame du Caillet pour implorer la pluie,

   - 1683 : Sécheresse

   - 1693 : La dîme vient d’être abolie, mais on la remplace par les réquisitions. C’est le temps de l’impôt forcé des assignats. Tous les villages sont taxés. Outre l’argent de l’impôt, il faut payer en nature des sommes énormes. Des visites domiciliaires ont lieu. On enlève la farine, le vin, les animaux domestiques, les chevaux et leurs harnais, les voitures, les cordes, le chanvre, … les réquisitions durèrent 6 ans.

   - 1709 : L’hiver fut désastreux, il commença le 6 Janvier par un froid extrêmement vigoureux. Pendant les 3 premières semaines, la gelée fut si forte que dès le second jour, la glace portait. Les rivières furent gelées jusqu’au fond de leurs lits, les poissons pâmèrent. Le vin lui-même ne put y résister, on trouva dans les meilleures caves bouteilles et muids brisés. Les arbres fruitiers périrent tous, les gros noyers qui bravent ordinairement les orages, furent saisis par le froid et moururent, et l’on entendit, aux abords des forêts éclater les chênes. Les seigles et les blés semés en automne manquèrent dans toute la contrée. Grâce aux moulins à vent de Seigny et Flavigny, on put continuer à moudre les farines tandis que ceux de la Brenne furent arrêtés par les glaces. Les farines dépassèrent 5 fois leur valeur ordinaire. Ce fut la famine. A Mènetreux les mêmes désastres qu’ailleurs. La rivière était gelée jusqu’au fond, le vin gelait dans les caves, les arbres se fendaient, à chaque instant de la nuit on entendait des détonations pareilles à des coups de canon : c’était les noyers et arbres fruitiers qui éclataient. Les derniers détails nous sont fournis par les actes de tutelle de Marie Ratuzot : Blaize Ranviot son tuteur fit vendre les arbres que la rigueur l’hiver avait tués.

   - 1710 : Les souris, mulots et les rats, sortirent de terre après avoir mangé les racines des plantes. Ils s’attaquèrent alors à l’écorce des arbres. Les curés demandèrent à l’Evêque d’Autun le droit de les exorciser. L’effet fut paraît-il immédiat ! Grignon intenta un procès à ces « bestioles ». 12 et 13 novembre, pluies diluviennes (les 6 arches du pont de la Brenne à Montbard furent emportées)

   - 1717 : Orages de pluie et de grêle qui causèrent de gros dégâts aux céréales et aux vignes.

   - 1722 : Epidémie de petite vérole

   - 1723 : Année de sécheresse exceptionnelle. Les eaux sont si basses que les moulins ne peuvent moudre les grains. Cela se traduit par une augmentation du prix du pain. En revanche le bétail est vendu à vil prix. Les bouchers faisant de trop gros bénéfices, le prix de la viande est taxé. La récolte de foin est nulle.

   - 1728 : Les vignes ont été totalement gelées. Une maladie contagieuse s’est abattue sur le bétail. Il fallut interdire de laisser les bêtes malades dans les pâtis ordinaires.

   - 1732 : Juillet, on implore la miséricorde divine pour obtenir la conservation des biens de la terre menacés par des pluies torrentielles

   - 1736 : Les 12 et 13 juillet une gelée en plein été emporta tous les fruits de la terre. Les villageois ne s’en relèveront qu’en 1750

   - 1739 : Juillet : importantes chutes de grêle, les vignes sont en partie détruites

   - 1745 : Un orage épouvantable venu du Morvan s’abat sur l’Aussois et plus particulièrement sur Alise

   - 1748 : Vendanges presque inexistantes dues sans doute à la gelée, au froid et à la pluie.

   - 1763 : Pluies diluviennes, les moissons sont compromises.

   - 1779 : Un froid rigoureux dure en janvier depuis 6 semaines, le bois de chauffage commence à manquer.

   - 1802 : 14 Avril – 16 Mai – Les vignes sont de nouveau détruites par le gel sans espoir de tailler l’année suivante.

   - 1803 : 18 mai – Le gel a détruit les quelques pousses que la vigne, déjà sinistrée l’année précédente, avait donné. A ce désastre il faut ajouter une sécheresse importante en fin d’été 1802 et 1803. Cette perte est d’autant plus sensible que pour la région, depuis trois ans, la vendange a manqué et qu’elle est pour la plupart des citoyens la principale ressource. Les eaux basses des rivières provoquées par la sécheresse empêchent les moulins de fonctionner. Il faut aller faire moudre là où il y a des moulins à vent. Le prix de la farine augmente. Des prières sont faites pour obtenir de l’éternel le retour de la pluie, dont la terre est privée depuis près de quatre mois sans interruption. Sécheresse alarmante pour l’homme, le bétail et les plantes.

   - 1808 : février- La glace recouvre tout.

   - 1811 : Le printemps a été très pluvieux si l’on en juge un arrêté d’avril 1811 à Montbard qui interdit de s’emparer des épaves entraînées par les eaux de la Brenne avant que chacun ait pu reconnaître ce qui lui appartient.


Source: Mme Nicole Simon "Morceaux d'histoire de la très ancienne paroisse de Monestériolum"